Portrait de Christian Morio Christian Morio ,prend visiblement plaisir à choyer ses colonies d’abeilles ! L’apiculteur se bat pour préserver une espèce endémique : l’abeille noire. Et il fait mouche ! Situé dans un environnement bio, son rucher produit un miel labellisé AB, naturel et pur, sombre et onctueux, à l’image des hyménoptères… Rencontre avec un défenseur passionné des abeilles noires bretonnes Partager sur Facebook Partager sur Twitter Accueil » Explorer » Rencontrer l’exceptionnel… » Rencontres de passionnés » Portrait de Christian Morio Nature Entre les pins et les chênes, un léger bourdonnement se fait déjà entendre. Au bout du chemin de terre cabossé, des dizaines de ruches colorées ont été installées en lisière du champ : des roses, des vertes, des jaunes, des bleues… Christian Morio ,prend visiblement plaisir à choyer ses colonies d’abeilles ! L’apiculteur se bat pour préserver une espèce endémique : l’abeille noire. Et il fait mouche ! Situé dans un environnement bio, son rucher produit un miel labellisé AB, naturel et pur, sombre et onctueux, à l’image des hyménoptères… Rencontre avec un défenseur passionné des abeilles noires bretonnes Le Rucher des Agapanthes – Chrisitan Morio apiculteur à Larmor-Baden Le Rucher des Agapanthes – Chrisitan Morio apiculteur à Larmor-Baden Le Rucher des Agapanthes – Chrisitan Morio apiculteur à Larmor-Baden Le Rucher des Agapanthes – Chrisitan Morio apiculteur à Larmor-Baden Le Rucher des Agapanthes – Chrisitan Morio apiculteur à Larmor-Baden Le Rucher des Agapanthes – Chrisitan Morio apiculteur à Larmor-Baden Christian Morio n’a pas besoin de sa combinaison de cosmonaute pour faire les présentations. « L’abeille noire est douce, tant que l’on se tient à distance, elle n’est pas du tout agressive. C’est une race pure, parfaitement adaptée au biotope de la région ». L’apiculteur est un homme affable et posé, fin connaisseur de l’abeille noire qu’il s’ingénie à préserver autour du Golfe du Morbihan. Endémique du nord-ouest de l’Europe, l’abeille noire est donc plus noire que les autres abeilles. Sa couleur lui permet de capter davantage de rayons solaires pour accumuler de la chaleur. Elle est également plus musclée, et ses ailes, plus grandes, lui permettent de butiner toutes les fleurs en résistant au vent. « L’abeille noire est également une très bonne gestionnaire, poursuit Christian. Elle sait gérer ses réserves en nourriture et régule même sa population en fonction de la quantité de nectar qu’elle récolte et qui lui permet de tenir en période de disette ». POUR UNE APICULTURE NATURELLE ET DURABLE Autrefois espèce dominante en Bretagne, la population d’abeilles noires s’est réduite comme une peau de chagrin, subissant de plein fouet l’importation accrue d’abeilles étrangères : l’abeille jaune d’Italie, la grise du Caucase, la brune de Slovénie et la Buckfast. La mondialisation n’épargne personne, encore moins les insectes pollinisateurs, indispensables à la biodiversité. Couplés avec les pesticides, l’invasion des frelonsasiatiques, la monoculture, ou encore l’absence d’étiquetage clair sur l’origine du miel et la lutte contre le miel frauduleux coupé avec du sucre, les défis auxquels les apiculteurs font face sont multiples, souvent décourageants. Mais force est de constater qu’ils n’ont pas encore eu raison de la passion de quelques apiculteurs irréductibles qui, à l’instar Christian, se battent pour une apiculture naturelle et durable. Son combat a ainsi croisé celui de quelques agriculteurs bio qui lui ont ouvert les barrières de leurs champs pour entreposer ses ruches et offrir à ses hôtes des fleurs variées et de qualité. « Après les saules et les noisetiers en février, la saison se poursuit avec les arbres fruitiers et le colza, puis l’acacia, le châtaignier et les ronces, les fleurs sauvages variées… Et pendant la période creuse, entre le 15 juillet et le 15 août, les abeilles disposent des fleurs du blé noir alentour ». Cet environnement de qualité, sans pesticide et avec une grande diversité a permis à Christian de faire croître son cheptel. L’apiculteur dispose d’une centaine de ruches, réparties autour du Golfe à Saint-Nolff, Larmor Baden, Arradon et Questembert. « Mes ruches sont de type Warré permettant de respecter la biologiede l’abeille et sa conservation ». Ce type de ruche écologique permet aux abeilles de vivre dans des conditions proches de leur vie en milieu naturel. Désormais revêtu de son scaphandre blanc et armé de son enfumoir, Christian ouvre une ruche et tire un cadre : « Regardez ! Les amorces de cire que nous mettons pour guider les abeilles dans leur construction sont fabriquées avec la cire que nous récoltons ». Christian récolte son miel à maturité. Pour obtenir un miel pur, il l’extrait après broyage des rayons et filtration sur cire, mais son préféré reste le miel en rayon. Ille commercialise sous l’appellation « Rucher des Agapanthes », en circuit court et auprès de sa fidèle clientèle, soucieuse d’acheter un miel de terroir à la traçabilité impeccable. Et pour la survie de l’espèce, l’apiculteur élève également des essaims pour remplacer les colonies qui disparaissent et vend l’excédent à ses confrères qui lui emboîtent le pas pour que vive l’abeille noire en Morbihan ! LE SAVIEZ-VOUS ? Les abeilles voient la vie en noir et blanc. Les couleurs chamarrées des ruches de Christian ne leur servent absolument pas à retrouver leur maisonnette. Par contre, elles reconnaissent certaines formes géométriques comme le rond, la croix et le losange. Raison pour laquelle Christian a dessiné ces quelques signes distinctifs sur les façades de ses ruches. On ne naît pas reine, on le devient ! La reine est à l’origine une abeille comme les autres. Mais c’est parce que son alimentation sera exclusivement constituée de gelée royale qu’elle deviendra reine : ses organes reproducteurs vont se développer et vont lui permettre de pondre jusqu’à 2000 œufspar jour. Une abeille butine jusqu’à 700 fleurs par jour dans un périmètre de trois kilomètres autour de la ruche. La flore ne peut se développer sans le butinage des abeilles, indispensable à la pollinisation. Les hyménoptères sont donc des véritables sentinelles de notre écosystème.