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Les Hippocampes – Portrait d’Yves Coppens

Conférences économiques – Tourisme

Inspirée d’un proverbe Peul : « Mieux vaut poussière aux pieds que poussière au cul ! »

Yves Coppens

Paléontologue

Passionné par la Préhistoire depuis son enfance, Yves Coppens, né à Vannes en 1934, a commencé sa carrière de chercheur par quelques travaux de fouilles et de prospection en Bretagne pendant ses années de collège, de lycée et d’université (études supérieures de sciences naturelles à Rennes, études doctorales de paléontologie à Paris-Sorbonne).

Entré au Centre national de la recherche scientifique en 1956, il va s’intéresser alors à des périodes anciennes et des pays lointains, en l’occurrence les limites du Tertiaire et du Quaternaire dans les régions tropicales de l’Ancien Monde. Il monte, en effet, à partir de 1960, d’importantes expéditions, d’abord seul, au Tchad, puis en collaboration internationale en Éthiopie (vallée de l’Omo et bassin de l’Afar) ainsi que des missions nombreuses en Algérie, en Tunisie, au Maroc, en Mauritanie, en Afrique du Sud, en Indonésie, aux Philippines, en Chine, en Sibérie, en Mongolie. Les récoltes réalisées par ces campagnes sont importantes : des dizaines de tonnes de fossiles parmi lesquels plus d’un millier de restes d’Hominidés ; les résultats de leur étude seront fascinants. L’histoire des dix derniers millions d’années s’éclaire ; une hypothèse propose une explication environnementale de la séparation Hominidae Panidae il y a 8 millions d’années (Coppens, 1983), une autre, une explication du premier déploiement des Australopithèques il y a 4 millions d’années (Coppens, 1999), une autre, une explication de l’émergence du genre Homo il y a 3 millions d’années (Coppens 1975) ; ces 3 stades s’enchaînent en cyme ou en épi, au sein de véritables bouquets, chacun se trouvant, à la base, à l’origine du suivant, mais n’en développant pas moins ensuite sa propre lignée de manière originale et indépendante (Coppens, 1975). Enfin, Yves Coppens a montré, en s’appuyant sur les vitesses différentielles d’évolution de la biologie et de la technologie, comment l’acquis peu à peu avait prévalu sur l’inné donnant à l’Homme sa liberté
et sa responsabilité et pourquoi, depuis 100 000 ans, l’évolution de l’Homme s’était ralentie puis arrêtée (Coppens 1982, 1988). Associé aux découvertes paléoanthropologiques les plus récentes (Tchad, Kenya), Yves Coppens se trouve aujourd’hui cosignataire de 6 nouveaux Hominidés (ce qui fait un record mondial original !).

Pendant ces années, Yves Coppens a gravi les échelons du CNRS, avant d’être appelé, en 1969, à la sous-direction du musée de l’Homme (premier professorat), et en 1979, à sa direction. Nommé professeur de première classe au Muséum national d’histoire naturelle, titulaire de la chaire d’Anthropologie en 1980, il ne devait honorer ces nouvelles fonctions que trois ans, élu titulaire de la chaire Paléoanthropologie et préhistoire
du Collège de France en 1983. Présent dans de nombreuses instances nationales et internationales gérant les disciplines de sa compétence, Yves Coppens a dirigé un laboratoire, de nombreux programmes de recherches en Afrique et en Asie et deux collections d’ouvrages du CNRS. Il est l’auteur de plus d’un millier d’articles et de livres traitant de sa discipline.

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